Commercialisé aux États-Unis depuis plusieurs années, le HHC (cannabinoïde hexahydrocannabinol) arrive en France. Souvent considéré comme étant plus puissant que la morphine, on en sait encore peu sur cet analogue du THC.
Qu’est-ce que le HHC ?
Le HHC est un cannabinoïde semi-synthétique. Naturellement présent dans le pollen de cannabis et les graines de chanvre, il est toutefois développé en laboratoire, à partir d’agents synthétiques. Certains composés présents dans la plante de cannabis sont appelés phytocannabinoïdes, alors que plus de 60 cannabinoïdes à base de plantes ont déjà été identifiés. Les phytocannabinoïdes les plus connus et les plus utilisés sont le delta-9-tétrahydrocannabinol (delta-9-THC, également connu sous le nom de THC) et le cannabidiol (CBD).
Comparé au THC et au CBD, le HHC est un cannabinoïde mineur, bien qu'il attire récemment beaucoup d’attention, ses effets et ses propriétés étant légèrement différentes. Comme le démontre la popularité récente et parfois inquiétante du HHC, la variété des cannabinoïdes proposés à la vente augmente et, sans aucun doute, davantage de produits industriels à base de chanvre comme ceux-ci seront disponibles à l'avenir.
L'huile du HHC est jaune, d'aspect similaire à l'huile végétale. Elle s’incorpore désormais dans une vaste gamme de produits estampillés HHC, tels que des cartouches de vape ou des gummies (sorte de petits bonbons).
La plante de cannabis a deux sous-espèces principales : Cannabis sativa et Cannabis indica. Au sein de ces deux sous-espèces, il existe de nombreuses souches. Le THC est généralement dérivé du Cannabis sativa et est bien connu pour ses effets psychoactifs. En revanche, le CBD est souvent dérivé du Cannabis indica et plus reconnu pour ses effets calmants, relaxants voir, aphrodisiaques.
Le CBD est déjà incorporé dans une vaste gamme de produits, à l’instar de ceux que nous proposons. En conséquence, ces composés sont de plus en plus populaires, ce qui a conduit les scientifiques à se pencher sur l'utilité potentielle d'autres cannabinoïdes tels que le HHC. En revanche, contrairement au THC et au CBD, aucune sous-espèce ou souche spécifique de chanvre ne produit de quantités significativement élevées en HHC.
Comment est conçu le HHC ?
Conçu en 1944 par Roger Adams, le HHC se conçoit par hydrogénation, une technique brevetée. Le concept consiste à faire le mélange d’un extrait de cannabis riche en cannabinoïdes avec de l’hydrogène gazeux au sein d’un récipient pressurisé. L’ensemble est ensuite catalysé avec du nickel, du platine, du palladium et de l’iridium afin d’accélérer le processus d’hydrogénation.
Comme l’explique Boston Hemp Inc., le THC et le HHC sont très similaires en termes de conception chimique, le deuxième se distinguant par deux carbones hydrogénés, un atome d’ester et une liaison carbone supplémentaire.
D’autres méthodes existent en dehors de l’hydrogénation, comme la conversion de cannabinoïdes (CBD, le THC ou le CBN) avec de l'acide gastrique artificiel ou l’utilisation de terpènes tels que le citronellal, converti en HHC par une réaction chimique connue sous le nom de réaction de Diels-Alder. Des molécules d'hydrogène sont ajoutées aux terpènes, créant ainsi du HHC.
Quels sont les effets indésirables du HHC ?
Si les informations au sujet du HHC sont bien souvent contradictoires, ses effets à court, moyen ou long terme ne sont pas non plus bien définis. Selon certaines sources, l’hexahydrocannabinol représenterait en revanche environ 70 à 80 % de la force du THC, ce qui signifierait qu'il serait plus puissant que les autres cannabinoïdes dérivés du chanvre Delta-8 et Delta-10.
Le HHC existe en deux versions : HHC 9R et HHC 9S, le premier se liant bien mieux aux récepteurs cannabinoïdes que l’autre et donc, susceptible d’être plus concentré, plus fort.
Des doses « modérées » de HHC induiraient un effet psychoactif euphorique similaire au THC, selon la National Library of Medicine. En revanche, il n’existe ni étude, ni essai clinique assez complète pour étayer ces affirmations. Aux États-Unis, même la Food and Drug Administration (FDA), l’administration américaine des denrées alimentaires et des médicaments, alerte sur le fait que le HHC n’a ni été évalué, ni été approuvé par ses soins.
De ce fait, rien ne nous permet aujourd’hui ni d’avancer la bonne façon de le doser, ni d’en connaître les risques exacts. Bien qu’inventé il y a près de 80 ans, il n’existe aucun rapport concret sur la toxicité ou les effets négatifs du HHC. Seul la FDA mentionne une poignée d’effets indésirables, en se basant sur 104 rapports récoltés entre le 1er décembre 2020 et le 28 février 2022 : hallucinations, vomissements, tremblements, anxiété, étourdissements, confusion et perte de conscience.
Il existe toutefois quelques études positives à son sujet. Celle-ci, publiée en 2011, démontre que certains analogues synthétiques de l’hexahydrocannabinol inhibent fortement l'angiogenèse induite par les cellules cancéreuses du sein et la croissance tumorale. Une autre étude japonaise publiée en 2007 décrit les effets analgésiques du HHC sur une souris. Malgré tout, il est encore trop tôt pour affirmer si le HHC a des avantages thérapeutiques ou non, qui pourraient aider des conditions ou des maladies spécifiques.
Le HHC est-il légal en France ?
Faisant partie de la famille des cyclohexylphénols, l’hexahydrocannabinol est considérée comme une molécule stupéfiante illégale en France, selon l'annexe 4 de l'arrêté du 22 février 1990, mis à jour en 2021. Sa consommation et sa commercialisation sont donc interdites.
L'OMS (Organisation Mondiale de la Santé), qui a homologué le CBD comme produit dérivé inoffensif du cannabis, non psychoactif et non addictif (et donc libre de consommation), ne s'est pas encore prononcée sur le HHC.
Le HHC apparaît-il sur un test de drogues ?
Certaines sources affirment que le HHC échappe aux tests de dépistage de drogue, bien que cela soit très peu probable. Premièrement et comme nous l’avions mentionné ci-dessus, le HHC profite d’un composé très similaire au THC. Par conséquent, puisque le THC peut facilement apparaître lors d'un test, le HHC ne devrait pas non plus y échapper, votre corps métabolisant le HHC de la même manière qu'il le fait pour le THC, comme le précise cette étude.Des traces de HHC resteront probablement dans votre corps aussi longtemps que d'autres composés comme le delta-8-THC, le delta-9-THC et le delta-9-THC-O. Cependant, la durée dépend en fin de compte de la fréquence à laquelle vous consommez et de la quantité que vous prenez.